Paul Duncombe

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Vit et travaille Ă  Caen et Paris

Résidence : Moulin de Vernègues, Mallemort

Exposition(s) : Du 13 juillet au 30 octobre 2016 / Vernissage le 12 juillet, 18h

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Les résidences

Apex

L’Apex est l’extrémité ou «sommet» de la plante. Bien que d’apparence immobile l’apex de certaines espèces se déplace très lentement en dessinant d’étranges motifs. En 1880, Charles Darwin mettait au point une méthode simple d’observation de ce tropisme particulier des végétaux. Ces recherches mettaient en évidence un mouvement chez ces êtres vivants dépendant des facteurs environnementaux tels que la lumière, la gravité ou l’humidité. à partir de ces travaux historiques menés en laboratoire, le projet Apex s’est développé autour de l’étude de ce même phénomène mais cette fois-ci in-situ. Les plantes sont alors considérées dans leur milieu naturel, sur le sol qui les nourrit, en concurrence avec les espèces voisines dans leur recherche de lumière et de conditions favorables à leur développement.
Elles ne sont plus envisagées ici comme des sujets isolés mais plutôt comme faisant partie d’un tout et où chacun de leurs mouvements, aussi infimes soient-il, participent à la lente édification des vastes paysages qui nous entourent.
En recréant et modernisant le procédé artisanal de Darwin, j’ai essayé en quelque sorte de figer cette croissance invisible par une observation directe pour inscrire les formes obtenues dans le champ de l’art contemporain : uniques dans le temps et dans l’espace, les courbes tracées par les végétaux étudiés grâce à ce dispositif ont dessiné les contours des différents projets détaillés dans ce catalogue.

Paul Duncombe

Œuvres développées lors de sa résidence au Moulin de Vernègues :

Adventices, Musée éphémère

Aux abords du golf, une zone herbeuse est laissée libre de se développer. Alors que tondu, l’ensemble du site parait homogène et lisse, cette parcelle de 20 m x 12 m expose rapidement la diversité cachée du terrain. Chaque jour l’espace se transforme, selon le climat, la lumière, les rythmes de croissance et de floraison des espèces sauvages locales déposées ici selon les lois du hasard : transportées par le vent, le travail des insectes et des oiseaux. Base de travail du projet Apex, cet espace de liberté sera cartographié, photographié, mesuré...sous tous les angles puis servira de site d’expérimentation pour une série d’inventaires et d’études soutenues par des professionnels ( botanistes, ingénieurs agronomes ... ).
En philosophie, ce qui est adventice ( aux idées par exemple ) désigne ce qui survient du dehors, ce qui est acquis, en opposition à ce qui est inné.

L’Envers du Décor

A partir d’une série de mesures, réalisées dans le parc à intervalles réguliers, les mouvements de croissance de petites plantes sauvages sont reconstitués numériquement en trois dimensions. Les nuages de points, issus des relevés effectués sur le terrain, sont convertis en ferrures métalliques et les droites les reliant, parcours symbolique de la plante, en poutres.
L’architecture qui en résulte se fait le témoin d’une série d’évènements contingents, d’un instant de paysage.

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Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2014.

« Ce qui est montré dans mon travail est le plus souvent la trace d’une série d’évènements contingents : des trajectoires de particules insaisissables qui durant leur voyage donnent un instant au monde ses formes et ses mesures. De l’océan à la goutte d’eau, du désert au grain de poussière, du paysage à l’atome, je m’intéresse aux interactions entre les éléments infiniment petits, les horizons lointains et les corps qui les habitent. Temps, gravité, pression, frottements, manifestations éphémères ou variations lentes et continues, j’examine alors les phénomènes qui agissent depuis toujours sur la matière. À l’affut de ces imperceptibles évidences, je m’attache aux formes transitoires et aux richesses du non-visible.
Cette réflexion prend sa source dans l’observation des mécanismes de transformation du monde et dans la reconnaissance des empreintes laissées par l’Homme durant ce processus. En résistant ou en composant avec l’inéluctable déroulement du cours des choses, je questionne aussi le geste artistique, envisagé ici comme une perturbation vaine et sublime de cet écoulement. L’exploration quantitative de moyens et les expérimentations méthodologiques caractérisent ma démarche. L’inattendu ponctuant cette recherche est examiné avec intérêt puis développé dans des réalisations plastiques où j’oppose le plus souvent l’effort de production et la matérialité du résultat.»

Paul Duncombe