Vit et travaille à Saint-Denis, résident du 6B
Résidence : Moulin de Vernègues, Mallemort
Exposition(s) : Du 13 juillet au 30 octobre 2016 / Vernissage le 12 juillet, 18h
Les résidences
Situé sur l’ancienne voie royale, le Moulin de Vernègues connut plusieurs vies avant de devenir l’hôtel de caractère que l’on connait aujourd’hui.Les platanes tricentenaires qui bordent cette voie sont majestueux et leur forme atypique dévoilent des reliefs presque animaux. Cette particularité évoque à mes yeux la musculature et l’ossature des chevaux qui ont jadis emprunté la voie royale. On peut facilement imaginer grimper sur ces platanes, tels des enfants qui s’aventurent et rêvent de grandeur en s’asseyant sur leurs larges départs de branches. Observez un tronc de platane vous y verrez des bosses, des kystes, des protubérances, comme un animal qui sourdement essaierait de s’extraire du bois. À différentes échelles le rapport au corps animal est flagrant. Le rapport à la sculpture également. Car un tronc de platane est un complexe tendu de saillies et donc de ruptures de niveaux relancées par de nombreuses ondulations de la surface. ................................. Né en 1978, Laurent Gongora est plasticien. Diplômé en 2007 de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, il est depuis résident du 6b à Saint-Denis. Artiste de l’intervention, son travail se caractérise par une approche transversale entre art environnemental et détournement du réel. Flirtant avec l’absurde, la critique, ou simplement le défi ou l’illusion, ses œuvres se placent en réaction par rapport au contexte dans lequel elles s’installent. Artiste de l’intervention, son travail se caractérise par une approche transversale entre art environnemental et détournement du réel. Fleuretant avec l’absurde, la critique, ou simplement le défi ou l’illusion, ses œuvres se placent en réaction par rapport au contexte dans lequel elles s’installent. Vanité des vanités... Laurent GongoraBourgeois-bohème
Je souhaite partir de cette idée du désir d’enfant à grimper aux arbres pour installer sur leurs branches des objets inspirés des selles de cheval. Associant confort bourgeois et style de vie bohème, l’œuvre révèle l’un des paradoxes de notre époque.Equus Platanoïde
Isoler un tronçon de platane à échelle humaine met en évidence un condensé de forces intérieures qui affleurent à la surface. Les bosses, plis et replis prennent toute leur mesure et révèlent leur dimension animale.
Maroufler une peau animale à même le bois de ce tronçon vient souligner l’ambiguïté entre corps végétal et corps animal.
Le résultat se veut déroutant, comme un objet non identifié qui aurait sa place dans un cabinet de curiosité.
« Notre rapport au réel est biaisé par une représentation collective avérée et que nous tenons pour acquise. C’est ce que je tente d’interroger en jouant avec les notions de vrai et de faux, de faux-vrai et de vrai-faux. Adepte des détournements et des contorsions tant formelles que conceptuelles, et travaillant notamment sur le thème des objets et de leurs désignations, mon travail tend à présenter la réalité sous un autre jour.
Parti du design par un biais critique et salvateur, l’objet fonctionnel reste toujours central dans mon travail, en tant qu’il incite à un usage. Les objets qui nous entourent en disent long sur notre existence. Ceux que je produis manifestent un écart, ils défient leur programme original. Mieux, ils se révoltent dans et contre leur matérialité. Ils peuvent parler de crise à une époque où bonheur rime avec efficacité.
D’allure surréaliste, mes objets s’apparentent en cela à des vanités. Vanités au sens historique de l’art, mais aussi vanités selon une définition plus triviale, lorsqu’ils dévoilent leur propre impuissance ou mettent en scène les faiblesses de la condition humaine. Certaines pièces abordent la vanité par le biais de l’allégorie, quand d’autres s’affirment en tant qu’objets intrinsèquement vains.»