Emilie Perotto

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vit et travaille à Marseille

Résidence et exposition : mars / juin 2012 au domaine de Château Grand Boise

••• Portfolio de l'artiste

Rien comme quelque chose se produit quelque part #1. #2. #3.

Le guet

Une sculpture moderne brutaliste se dressait dans la ligne de mire, me permettant de voir sans être vu.
Le chant de la mission, John Le Carré, 2006, 2007 éditions du Seuil pour la trad.

Je pratique la sculpture. Et je suis habituée à proposer des formes qui viennent dialoguer avec l'espace dans lequel elles se trouvent, dans de bonnes dimensions.
Quand je suis venue visiter le domaine, j'ai écarté l'idée de tenter ce dialogue avec les paysages en présence. Autant pour moi confronter une aiguille à une botte de foin. Alors, j'ai choisi l'infiltration. Rester à une échelle humaine. Dialoguer physiquement avec le visiteur plutôt qu'avec le paysage avec un grand P. Me rendre complice du rapport à l'espace (et à ce fameux paysage) du visiteur.
J'ai pensé à ces passages de certaines de mes lectures (A. Christie, P. Djian), dans lesquels un banc un peu éloigné, permet à un protagoniste de se tenir à l'écart, pour pouvoir souffler un peu, regarder le Monde de plus loin, sans être vu. Sauf que, à l'écart du Monde, on surprend parfois des secrets.
Bref.
Je voulais offrir à Grand Boise un endroit comme décrit plus haut, mais qui permettrait aussi de faire le guet, d'observer qui vient, sans être vu.
En bandes d'aluminium : un banc a été tressé, des persiennes ont été assemblées.
L'un d'aspect médiéval, l'autre plutôt minimal.
L'ensemble sera installé en bonne place pour être efficace.

Emilie Perotto