Masahiro Suzuki

Masahiro Suzuki, " Balises " 4/5, rĂ©alisĂ©e sur le parcours de balade, vue sur le panorama environnant, Domaine du DĂ©fend, RoussetMasahiro Suzuki, " La peinture debout", 2017, dĂ©cembre, Domaine du DĂ©fend, Rousset, crédit - Olivier CoutagneMasahiro Suzuki, Balise, 2017, 1/5, Domaine du DĂ©fend, Rousset.
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Vit et travaille Ă  Marseille

Résidence : Domaine du Défend, Rousset - Vernissage le 15 septembre dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine - Une coproduction avec l'école supérieure d'art d'Aix-en-Provence

Exposition(s) : du 16 septembre au 31 octobre 2017

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Atelier de campagne / RĂ©sidence commissaire

La peinture debout

Le bois aggloméré entoilé par le coton.
La poudre de marbre poisseuse par la colle de peau de lapin.
Les pigments mĂȘlĂ©s par l’huile d’Ɠillette, l’essence de lavande, la rĂ©sine dammar fondue dans la
térébenthine balsamique.
La pierre sur la plante qui couvre l’arbre.
La sĂšve de la forĂȘt avec la montagne minĂ©rale reflĂšte une onde luisante variĂ©e.
Les fragments sont la couleur de la palette.
Le regard trace le chemin de la forĂȘt.
Le spectateur est un voyageur qui réalise son éphémérité, la régénération instantanée de ses cellules,
de son corps, de sa perception, de son regard, de sa conscience vis-à-vis d’une trace qui appartient à
une autre dimension temporaire.
Dans le paysage

– Masahiro Suzuki, 2017 –

Pour cette deuxiÚme année de résidence au Domaine du Défend, l'association voyons voir et la famille Coutagne ont accueilli Masahiro Suzuki, un jeune artiste diplÎmée de l'école supérieure d'art d'Aix-en-Provence et Nicolas de Ribou un commissaire d'exposition indépendant. Une occasion de croiser les regards et les pratiques.

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« C’était six ans avant son diplĂŽme, dans les environs de SadskĂ  en RĂ©publique TchĂšque. Masahiro Susuki Ă©crivait dans son journal cette phrase oĂč l’innocence resplendit, dĂ©concertante et vivifiante : “ N’oublier jamais que je suis dans la vie.”  En fait, il pleuvait des cordes, il avait Ă©tĂ© rĂ©veillĂ© en pleine nuit parce que sa tente commençait Ă  flotter sur l’eau. Quand vous voyez Masahiro, il semble toujours joyeux, mais l’apparence n’occulte pas les difficultĂ©s du voyage. Masahiro les a connues, et il voyage encore et toujours, toujours joyeux, coĂ»te que coĂ»te, quoi qu’il arrive, traversant en 2009 toute l’Europe.
Ce n’est pas pour rien s’il a le livre de Zarathoustra dans son sac Ă  dos. On dirait que les torrents de terre ocre qu’il a traversĂ©s sur les chemins, vibrent encore dans sa peinture. Et il pousse sa peinture vers le volume. Pour qu’elle devienne paysage. Le paysage est aussi bien sur une toile accrochĂ©e au mur (comme une vibration Ă©nigmatique) que dans des stĂšles, des blocs de sensations de taille humaine, et des tubes en carton debout, autant de monuments au mouvement des couleurs, avec quelques figures qui surgissent ça et lĂ . Les parallĂ©lĂ©pipĂšdes rectilignes, massifs : la couleur fait-elle Ă©vanouir leurs bords droits ? Ils expriment paradoxalement une audace, une libertĂ© hors du commun. Mais on peut aussi y voir la dislocation du paysage japonais, habituĂ© aux sĂ©ismes et aux tsunamis. Le 11 mars 2011 est la date de la catastrophe de Fukushima, dont on ne parle guĂšre aujourd’hui comme le rappelle derniĂšrement StĂ©phane Thibierge dans le numĂ©ro 423 d'Artpress en juin 2015. »

Paul-Emmanuel ODIN, le catalogue de Nouveaux Regards 2015, P.7